Cuisine & correpondance : une amitié en 82 recettes - Andrea Israel et Nancy Garfinkel
Roman épistolaire ponctué de 82 recettes de cuisine, voilà un livre qui ne pouvait que me plaire ! (Merci Dom !)
C’est l’histoire d’une amitié entre deux fillettes : Lilly et Val, qui ont pour passion la cuisine. Elles sont très différentes et au fil des années, notamment à l’adolescence, leurs comportements et leurs vies prennent des tournants distincts mais leurs échanges de recettes les lient suffisamment pour qu’elles correspondent quand même.
Le début de cette histoire paraît gentillette, presque simplette. Mais si ce roman est très facile à lire il n’en aborde pas moins des thèmes difficiles comme : le deuil ; l’amitié ; la difficulté des rapports humains ; les non-dits ; la façon de réagir en prenant ou non, les choses à cœur.
Il y a surtout la filiation : Comment voit- on ses parents ? Qu’espèrent ces mêmes parents de leurs enfants ? Comment savoir s’ils sont déçus ? S’ils savent l’amour qui leur est offert ?
Pas facile pour Lily d’être la fille d’Isaac, médecin érudit, alors que son rêve le plus cher est de chanter sur scène. D’ailleurs, elle est médiocre en mathématiques alors que son amie Val plonge avec délices dans les livres qu’Isaac lui offre. Val est plus proche du père de son amie que Lily elle-même.
« Lilly, je ne pense pas que tu comprennes combien c’est compliqué d’être loyale envers vous, Isaac et toi, en même temps. C’est dur. Vous avez tous les deux des exigences et parfois elles entrent en conflit.»
Cela va bien évidemment créer des dissensions entre les deux jeunes filles et alimenter des rancœurs qui ne feront surface que bien plus tard. Suite à quelques incompréhensions, elles resteront 26 ans sans s’adresser la parole…jusqu’au jour où la vie les rapprochera difficilement avant de les éloigner à nouveau.
« Parfois, les gens qu’on aime ne peuvent pas nous aimer de la manière dont nous souhaitons être aimés. Non pas parce que nous ne méritons pas cet amour, mais pour d’autres raisons, qu’on ne peut contrôler. »
Il y avait là-dessous un terrible secret de famille (assez prévisible) mais bien amené. La fin est un « happy end » (prévisible aussi) à l’américaine et c’est tant mieux, de temps à autre, ça fait du bien !
Donc une lecture agréable, distrayante, qui change de l’ordinaire. Une petite fraîcheur qui ne se prend pas la tête et des recettes que je vais tester, sans aucun doute !