Nos séparations - David Foenkinos
Edition : Folio
Parution : Mai 2012 (octobre 2008 pour Gallimard)
"Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Emilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité. "
Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer.
Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d'enfance, deux polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr.
Dans ce titre, on retrouve bien évidemment la "patte" qui fait le succès de David Foenkinos, et c'est sans doute pourquoi
les romans qui ont eu moins de succès que "La délicatesse" ou "les souvenirs", sont aujourd'hui réédités sous des jaquettes différentes par l'éditeur.
Que le lecteur ne s'y trompe pas, cette histoire a été écrite en 2008, avant le grand succès de "La délicatesse". Et justement, il y manque un petit quelque chose de ...délicat.
J'ai découvert cet auteur au travers de "La délicatesse", juste à sa sortie et avant même qu'il soit sur-médiatisé et encore loin d'une quelconque adaptation cinématographique. J'ai beaucoup aimé ce roman, le style drôle, fin et sincère de l'auteur.
J'ai beaucoup ri avec "Le potentiel érotique de ma femme" tout en ne l'élisant pas comme roman du siècle et j'ai été touchée par "Les souvenirs" et l'évocation tendre, teintée de douceur sur la vieillesse.
"Nos séparations" m'a, je l'avoue, déçue. Il y manque une pointe de sincérité et peut-être, de maturité. Bien sûr j'ai ri aux péripéties de Fritz et j'ai parfois été touchée par une phrase comme seules l'auteur sait les concocter ou perce une douce ironie :
"Alice était était exceptionnelle : en deux phrases, elle avait réussi à me faire passer pour le coupable. Je ne pouvais qu'admirer une telle capacité. Je ne me souvenais plus du point de départ de notre dispute."
J'ai cependant parfois été agacée parce que je trouvais qu'il en faisait trop.
Alors ? J'ai passé un bon moment, oui, et en soi ce n'est déjà pas si mal, direz-vous.
Mais...mais je crois que j'aurais préféré rester sur la note des "souvenirs" ...
Trop d'un auteur tue-t-il l'auteur ? A moins, peut-être, de lire ses oeuvres dans l'ordre pour que la lecture évolue en même temps que sa plume ? En tout cas, pour ce qui est de David Foenkinos, je ne sais si je lirai ses prochains romans mais ce qui est sûr, c'est que je ne lirais pas ses autres anciens.
Je remercie Livraddict et les éditions Folio pour ce partenariat.