Le miracle - Ariel Kenig
Edition : De L'Olivier
Parution : Février 2012
Smart boy. Une ancienne camarade de classe contacte le narrateur, devenu écrivain, via Facebook et lui propose de lui transmettre des photos confidentielles du fils du président en vacances au Brésil. Alors que celui-ci était censé avoir " miraculeusement " échappé à une coulée de boue, les clichés révèlent qu'il se la coulait luxueusement et doucement sous les palmiers. Dès lors : que faire de ces clichés ? Comment en profiter ? Les vendre à la presse people ? Mais quelle histoire leur faire raconter ? Et s'il n'y avait finalement rien à en dire ? S'ils ne signifiaient que l'insignifiant ? Avec un esprit aussi insolent que percutant, Ariel Kenig signe son quatrième roman et fait de cette tribulation d'un jeune dandy une fable passionnante sur notre époque, tout occupée à se regarder dans ces nouveaux miroirs aux alouettes que sont les écrans d'ordinateurs, de smartphones...
Ce roman est difficile à cerner.
Premièrement parce que l’auteur a des opinions tranchées et féroces en matière de politique et qu’il les affiche haut et fort dès les premières pages du livre.
N’est-ce pas rédhibitoire ? Quelles que soient ses idées, quelle qu’en soit la teneur, c’est fort perturbant même si l’on se doit de respecter toutes les opinions d’autrui.
Dans un roman, le lecteur lambda ne souhaite pas que l’auteur lui fasse la leçon. Qu’il sache l’amener à réfléchir par des développements de concepts ou par une histoire construite est une chose, qu’il lui assène ses vérités brutalement en est une autre et ce, qu’il ait ou non les mêmes idées.
Et puis il y a aussi la description de la vie décousue de ces jeunes parisiens branchés, aisés, qui se roulent des joints, boivent, sortent en laissant supposer que c’est là le quotidien des jeunes d’aujourd’hui, après tout peut-être, mais cela m'a laissé pour le moins dubitative.
Par contre il est très intéressant de voir comment l’auteur développe le bon et le mauvais des actuels moyens de communications virtuels ainsi que leur usage dans ce qu’ils ont de magiques comme dans ce qu’ils ont de dangereux. La façon dont ils peuvent couper du monde, même entre deux personnes assises l’une en face de l’autre, alors qu’ils ont la possibilité de le relier en quelques secondes avec sa partie la plus éloignée.
L’auteur possède donc du talent, c’est indéniable. Sa perception aigüe de ce qui l’entoure pourra sans aucun doute lui servir à écrire bien d’autres romans...