La pluie avant qu'elle tombe - Jonathan Coe
Edition : Gallimard
Parution : Janvier 2009 (Avril 2010 pour Folio)
Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen.
S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques.
Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ?
Dans un genre très différent de "Testament à l'anglaise" ou de "Bienvenue au club", Jonathan Coe offre ici un récit poignant,
intimiste, sentimental.
Chaque chapitre est le descriptif d'une photo, une vingtaine au total. Au delà de leur façade lisse, chacune dévoile au fil des pages du roman bien plus que n'en laisse paraître leur image figée sur papier glacé.
Elles sont commentées dans le détail, par K7 interposée, par la défunte Rosamund qui raconte au travers d'elles l'histoire d'une femme (elle-même) et le destin d'une famille.
Elle en dévoile les côtés intimes, les surprises du hasard qui bouleversent les existences.
Sur un ton très juste, l'auteur soulève des questions sur les coïncidences du destin ; sur les façons involontaires que
possèdent les êtres à déformer les souvenirs ; sur les attachements de l'enfance ; sur la force des liens de sang ; sur les secrets de famille...
"...la vie commence à avoir un sens qu'en admettant que parfois, souvent, toujours, deux idées contradictoires peuvent être vraies en même temps."
Il est difficile de résumer tout ce qui se trouve dans ce roman : c'est un livre où se mêlent des sentiments très complexes, où
les personnages sont attachants, où il y a des drames mais aussi de la joie.
Le style est fluide, l'ambiance quelque peu ouatée.