La passerelle - Lorrie Moore

Avec une vivacité d'esprit proche de Grace Paley, Lorrie Moore dresse le portrait d'une jeune femme et de ses grandes espérances. Mais derrière l'ironie qui vise juste, c'est aussi un livre bouleversant sur la fragilité des apparences et sur une Amérique en plein désenchantement.
Mon impression :
Quand une jeune campagnarde, fille de fermier, débarque dans une ville qui se dit progressiste, elle ne se doute aucunement de ce qui l’attend. Tassie est insouciante et un peu naïve. Au moment d’aborder l’âge adulte, elle a 20 ans, ce qu’elle va vivre dans cette année là va rendre son regard plus sensible, plus observateur et ce qu’elle découvrira de la vraie vie la secouera pas mal.
Dans ce laps de temps, elle va être confrontée : à la ville ; à l’université ; à l’amour ; à l’hypocrisie ; au racisme ; à l’idéalisme politico-religieux ; à la mort ; à l’Amérique d’après le 11 septembre qui envoie se battre dans des contrées lointaines de jeunes hommes à peine formés au maniement des armes ; ainsi qu’au secret horrible du couple tout en apparences pour lequel elle fait du babysitting.
Ce livre est agréable, il y a beaucoup d’humour, parfois sarcastique ainsi qu’ une vision acérée et pertinente du côté obscur des US.
« Car tout le monde savait que tout était simple, sans complication : la vie rebondissait sur les vitres comme un insecte et puis, un jour, s’arrêtait net. »
Malgré tout il y a aussi quelques longueurs, notamment toute la description des bribes de conversations des réunions du mercredi soir… je n’ai pas bien saisi l’intérêt de l’auteur à les reproduire.