Infrarouge - Nancy Huston

Publié le par Plume

infrarougeEdition : Actes Sud

Parution : Mai 2010

 

Artiste et reporter-photographe, Rena Greenblatt rejoint à Florence son père Simon et sa belle-mère Ingrid pour une semaine de promenades parmi les splendeurs de la Renaissance. Mais l'idylle n'est pas au rendez-vous. Naguère scientifique brillant, Simon est désormais un homme fatigué à l'élocution hésitante, et sa femme - solide nature batave - semble peu réceptive aux chefs-d'oeuvre toscans. Le couple parental traîne la patte. Et Rena, toute au regret de Paris et de son jeune amant Aziz, s'impatiente. Alors lui viennent quantité de souvenirs, fantasmes et pensées secrètes qu'elle ne petit partager qu'avec Subra, son "amie spéciale", son double, son invisible confidente. Seule Subra sait à quels infrarouges réagit Rena : désir et déchirements de la maternité, beauté et liberté du sexe, émotion devant les corps masculins débarrassés de leurs oripeaux machistes, et que Rena adore photographier dans l'abandon de la jouissance... Des chapitres vifs et brefs mêlent présent et passé, révoltes en banlieue parisienne (on est en octobre 2005) et insurrection intime, retours du refoulé - l'enfance émerveillée et endolorie, l'adolescence saccagée - et mirages de la clairvoyance. Ainsi, infrarouge raconte deux voyages : celui, désopilant, de vacances ratées, et celui, plus sombre et passionné, qui explore les liens et les conflits familiaux, les codes féminin et masculin, les archétypes trompeurs et les vérités inavouées.

 

 

Mon impression de lecture :

 

Un roman étrange et troublant.

J'ai eu des difficultés à entrer dans cet univers, pourtant nous sommes à Florence, c'est l'Italie, le soleil, les vacances et j'étais émue par ce geste de Rena pour passer un peu de temps avec un père vieillissant et une belle-mère qu'elle n'apprécie guère.

Les scènes osées et crues, sans me choquer, me donnaient l'impression d'être posées ça et là comme des provocations sans rien apporter de plus à l'histoire, si ce n'est l'explication du titre "infrarouge".

L'écriture est belle et je me suis laissée mener pas à pas dans  Florence et surtout par Rena, cette rebelle fière à qui l'on n'impose rien. Se dessinant, se dévoilant corps et âme au fil des pages,  le masque tombe petit à petit et l'armure craque quand son amie imaginaire lui murmure : "raconte". Alors l'enfance ;  la mère admirée mais si souvent occupée "partita" ; le père complice, adulé, lui aussi peu disponible et aujourd'hui vieux ; le frère aimé au-delà de l'imaginable et la culpabilité, présente, constante au travers de chaque récit.

L'amour est présent aussi, tout comme l'actualité comme fond sonore, l'agacement, l'inéluctable, le temps et la vie qui toujours continue...

La fin de ce roman m'a bouleversée et j'en recommande la lecture.

Publié dans Lectures

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