Eux sur la photo - Hélène Gestern
Edition : Arléa
Parution : Août 2011
Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms et une photographie retrouvée dans des papiers de famille, qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père.
Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.
De manière inconsciente et subtile, la génétique, l'histoire familiale et les secrets de famille se forgent une place en chacun de nous. Cela explique certaines parties de nos parcours et de nos choix.
C'est tout à fait ce qui se passe dans ce roman quand les deux héros mettent à jour la vérité sur le passé par rapport à ce qu'on a pu leur raconter. Ils découvrent que certaines parts d'eux-mêmes sont ancrées dans quelque chose qui les dépasse et qui les lie.
Roman épistolaire, les lettres sont belles et de plus en plus profondes, chacune écrite avec avidité et pudeur et chacune reçue et attendue avec espoir.
Cette histoire terriblement humaine et attachante ramène les lecteurs en des temps où les amours devaient être approuvées par le corps familial, où les choix se faisaient en rapport avec la bienséance dans le cadre d'une morale où l'image que l'on donnait de soi et des siens primait sur le bien-être de tous.
Les personnages du roman ont leurs failles, ce qui les rend plausibles et attachants. La fin est assez prévisible mais moins évidente qu'au premier abord (et c'est tant mieux !).
Une bonne surprise pour ce premier roman à l'écriture simple et délicate.