Chroniques italiennes - Stendhal
Première parution : 1835
L'Abbesse de Castro, Vittoria Accoramboni, Les Cenci, Suora Scolastica, Vanina Vanini se situent dans une Italie telle que l'aimait Stendhal: lieu de passions tragiques où se mêlent le sang, la volupté et la mort. De sombres châteaux, des couvents à l'austère clôture figurent cet enfermement des personnages dans les murs des interdits.
L'amour ne s'y manifeste que plus absolu. Les dénouements sont impitoyables : l'Abbesse se poignarde et Béatrix Cenci monte
sur l'échafaud.
Stendhal a emprunté ces intrigues, et parfois même dans les moindres détails, à de très anciennes
chroniques.
L'écrivain ne s'est pas contenté de restituer cette atmosphère italienne. S'il suit parfois de près son modèle, il imprime
au récit un rythme, un style qui sont bien de lui.
Voilà une lecture différée très longtemps dans laquelle j'ai eu un peu de mal à entrer, puis de nouvelles en nouvelles, les
pages de ce livre se tournaient de plus en plus vite.
On est loin du romantisme de l'auteur dans "Le rouge et le noir" car tous les récits de ce recueil sont des histoires vraies. Stendhal n'a fait ici que traduire et retranscrire ces histoires trouvées dans de vieux manuscrits.
Au travers de ces nouvelles, le lecteur en apprend beaucoup sur les us et coutumes politiques, religieuses ou amoureuses de l'Italie du XVI ème au XIXème siècle.
Quelle époque ! Tout est de carctère entier en ce temps-là, de passion ou de sang (ou des deux !) : les amours, la vengeance, l'honneur...on ne fait rien à moitié, on ne plaisante pas et on va jusqu'au meurtre et/ou l'échafaud !
Voici un petit aperçu de ce qui attend le lecteur au fil de ces pages :
Dans" l'Abbesse de Castro" une religieuse se donne la mort par amour parce que son amant ne lui pardonne pas d'avoir eu un enfant avec un évêque. Dans "les Cenci" une jeune fille subira la peine capitale pour paricide envers un père violent et incestueux.
Dans "Vanina Vanini", un homme est trahi par celle qu'il aime...tandis que dans "La duchesse de Palliano" c'est le mari qui fera payer de sa vie la femme infidèle. "Vittoria Accoramboni" quant à elle, épouse son protecteur après l'assassinat de son mari pour échapper à de sombres intrigues, mais elle finira malgré tout assassinée également.
Le recueil compte au total huit nouvelles qui n'ont pas toujours été publiées dans le même ordre en fonction du moment de leur parution. Je ne dévoilerai rien de plus de ces aventures dignes des meilleurs romans historiques.
Mais ce plongeon dans la réalité dramatique et souvent cruelle de cette
époque vaut le détour.
Tout en retranscrivant fidèlement ces récits, l'auteur donne en préambule ses commentaires, les replace dans le contexte historique de son époque et ne manque pas de se livrer à des parallèles entre la vie en Italie et celle en France ou même ailleurs en Europe.
La lecture de ce titre entre dans le cdre du challenge des "12 d'Ys", catégorie n° 5 "Classiques français"