A l'enfant que je n'aurai pas - Linda Lé
Edition : Nil
Parution : Août 2011
L’auteur adresse une longue lettre à l’enfant qu’elle ne mettra jamais au monde ainsi qu’aux femmes qui ont fait ce choix délibéré.
Elle conte par le menu le pourquoi de ce choix. Elle explique son besoin viscéral de se vouer à la littérature, elle évoque sa fragilité psychologique et surtout son enfance de laquelle découle cette décision de ne pas engendrer pour ne pas commettre d’erreurs. Les exemples ne manquent pas pour décrire l’éducation rigide, le manque d’amour et d’attention de sa mère. Nul besoin d’être psychologue pour déduire qu’une grande partie de cette décision vient de l’image de cette marâtre et de son jugement s’il devait en être autrement.
A force de justification, l’auteur en fait un peu beaucoup. Certes elle ne manque pas de courage pour affirmer sa décision. Sa non envie de procréer est sans nul doute convaincante, légitime et réfléchie. Mais ses justifications sont autant d’auto flagellation.
Malheureusement ce texte manque d’émotion, il n’arrive pas à toucher. Nul jugement quant à sa décision respectable, mais le fait de prôner si haut et si fort ses convictions apparait comme une méthode pour se convaincre elle-même, un procédé pour s’opposer enfin à ce qu’on attend d’elle.
Car il est évident qu’au cœur même de son être existe un lien avec ce non enfant, quel dote même du pouvoir de l’aider dans son avancement spirituel. C’est pour et à travers lui qu’elle fouille, sonde, explore et analyse toujours plus, toujours plus loin, jour après jour, pour que : « …si tu avais vu le jour, tu sois fier de moi… »
Elle a engendré un enfant tout littéraire, un enfant virtuel, auquel elle pense, parle, se plaint, se réjouit, se justifie.
Loin de moi l'idée de juger. Ce n'est que l'écriture de l'auteur qui n'a pas su me convaincre, m'atteindre. Ou bien je suis passée à côté....